Pour les jeunes : le prix André-Parent

André Parent était professeur à l'Athénée royal de Mouscron en Belgique. Avec son épouse, Annette, il a toujours défendu l'idée d'enseigner les mathématiques autrement (voir Tangente 92, pages 2 et 3). C'est avec des méthodes toujours renouvelées qu'il a su atteindre son but grâce à des approches ludiques, un éclairage culturel mais surtout des qualités humaines appréciées de tous. Suite à son décès prématuré en 2003, le Comité International des Jeux Mathématiques (CIJM) a voulu honorer sa mémoire en décernant chaque année, lors du Salon de la culture et des jeux mathématiques qu'il organise, un prix portant son nom. L'objectif est de promouvoir auprès des jeunes l'intérêt pour la culture mathématiques et plus largement scientifique. Ce prix récompense depuis 2004 un groupe de lycéens ou de collégiens ayant conçu une animation de vulgarisation mathématique à destination du grand public. Le thème doit être un sujet scientifique dans lequel les mathématiques tiennent une place primordiale. L'originalité du travail est un critère important dans la décision du jury. Il a été décerné en 2015 à l'atelier mathématique du lycée François-Arago de Perpignan pour un travail dénommé « les triangles-carrés ». 

Prix Ibni-Oumar-Mahamat-Saleh

Ibni Oumar Mahamat Saleh s'est formé aux mathématiques à l'université d'Orléans. Revenu dans son pays natal, le Tchad, il suit parallèlement une carrière universitaire et politique. Il est rapidement promu recteur de l'université de N'Djaména, puis ministre à divers postes. Il revient régulièrement en France pour développer l'enseignement et la recherche en mathématiques dans son pays. Devenu chef de l'opposition au président Idriss Déby, il est emprisonné en 2008 pour totalement disparaître, sans que le pouvoir en place daigne donner la moindre explication, malgré les interventions de nombreux universitaires et politiques français. 

Le meilleur moyen de faire vivre sa mémoire étant de faire renaître la coopération scientifique avec l'Afrique, la Société Mathématique de France, la Société Française de Statistique et la Société de Mathématiques Appliquées et Industrielles ont créé un prix portant son nom. Il récompense chaque année depuis 2009 un jeune mathématicien d'Afrique centrale ou de l'Ouest auquel on offre un séjour scientifique de trois mois dans un pays d'accueil autre que le sien.

Pour les « ambassadeurs » : le prix d'Alembert

Le prix d'Alembert a été créé en 1984 dans le but « d'encourager la diffusion de la connaissance des mathématiques vers un large public ». Il est décerné tous les deux ans à un organisme, une association ou un particulier par la Société mathématique de France. En 2014 furent primés conjointement Olivier Peyon pour son film Comment j'ai détesté les maths et l'association Maths pour tous pour son action en région Provence-Alpes-Côte d'Azur envers les jeunes qu'elle a su transformer en ambassadeurs de la culture mathématiques.

Ces dernières années, de nombreux collaborateurs de Tangente se sont vu distingués. Le directeur des Éditions POLE, Gilles Cohen, a partagé ce prix en 2000 avec Élisabeth Busser pour leurs travaux communs parus dans la presse. Philippe Boulanger l'a obtenu en 2006 pour avoir déployé son talent à la tête de la revue Pour La Sciences, ainsi que Marie-José Pestel en 2008 pour son action déterminante au sein du CIJM. On peut également citer Jean-Paul Delahaye en 1998 pour ses nombreux ouvrages de vulgarisation.

Décerné lui aussi tous les deux ans depuis l'an 2000, le prix Anatole-Decerf « récompense des travaux d'enseignement ou de vulgarisation de la pédagogie des mathématiques ». Ce prix va désormais s'arrêter. Il était doté, tout comme le prix d'Alembert, d'une prime de 2 000 euros. Le dernier lauréat en 2014 fut le groupe Jeux de l'APMEP pour le matériel ludique qu'il a conçu afin d'illustrer les mathématiques et les faire apprécier.