La gare des Guillemins à Liège, en Belgique, a été imaginée par le célèbre architecte espagnol Santiago Calatrava. Elle est devenue un emblème de la ville, car elle est généralement jugée fort esthétique ; on y aperçoit de multiples formes géométriques harmonieusement disposées.

La gare des Guillemins, située au cœur de la ville de Liège, a été inaugurée le 18 septembre 2009. Elle est un carrefour majeur du réseau ferroviaire belge ainsi qu'une gare TGV internationale : elle est desservie par l'ICE (InterCity-Express) des chemins de fer allemands et par le Thalys européen. Elle permet donc de relier aisément la banlieue liégeoise à n'importe quelle région du pays, mais également à quelques grandes métropoles en Europe comme Amsterdam, Anvers, Bruxelles, Cologne, Francfort, Luxembourg ou encore Paris.

 

L'édifice, fait de béton, de verre et d'acier, est imposant. Il se voit de loin et apparaît alors comme un immense hangar couvrant les cinq quais. Sa forme globale fait penser à une cubique d'Agnesi (voir en encadré). Le dôme, de verre et d'acier, est long de deux cents mètres et large de plus de soixante-dix mètres ; sa partie centrale culmine à près de quarante mètres de hauteur. Il a fallu approximativement soixante-dix mille mètres cubes de béton pour le gros œuvre. La coupole a été construite avec plus de trente mille mètres carrés de vitres et près de quarante arcs. La structure de couverture est faite d'environ dix mille tonnes d'acier, soit… plus que la tour Eiffel !

 

Des paraboles dans le paysage

 

Des auvents latéraux assurent la stabilité transversale du bâtiment. Ils sont majestueux, ainsi qu'en témoigne celui dominant la place, dite des Guillemins, menant à l'entrée principale. Cet auvent se présente comme étant une surface réglée, c'est-à-dire une surface de l'espace par chaque point de laquelle passe une droite (nommée génératrice) contenue dans la surface. Son bord extérieur est d'allure parabolique.

L'entrée principale des voyageurs s'effectue soit par un large escalier reliant directement la place aux quais, soit par le sous-sol du bâtiment, qui contient une vaste galerie commerçante. Quand on observe cette entrée de l'extérieur, on constate une réelle harmonie dans le paysage, où se côtoient aussi bien des lignes courbes que des portions de droites (mises en évidence par un renforcement en rouge sur la photo ci-dessus). Cette grande variété dans les lignes rend l'ensemble esthétiquement réussi.

 

L'accès aux différents étages de l'édifice peut se faire non seulement par des escaliers, mais également par des ascenseurs modernes, en forme de cylindre circulaire droit, ou encore par de larges escalators entourés d'imposants murs en béton blanc et surmontés par de multiples arcades d'allure parabolique ; celles-ci sont translatées les unes des autres et séparées par une verrière lumineuse.

Dans la galerie, située au sous-sol sous les quais, sont disposés à gauche et à droite divers commerces. On s'amusera à observer les courbes irrégulières de leur partie supérieure : elles contrastent harmonieusement avec la régularité des arcs tracés au plafond de cet étage.

De vastes parkings se trouvent, sur deux niveaux différents, à l'arrière de la gare : ils ont été creusés dans la colline de Cointe avoisinante. Pour éviter tout risque d'éboulement, un difficile travail de stabilisation du relief fut réalisé par le bureau d'études liégeois Greisch Ingénierie, qui avait également participé activement à la construction du célèbre viaduc de Millau.

Les parkings sont désormais accessibles grâce à une rampe ayant la forme d'hélice circulaire sénestre (voir en encadré). L'intérieur de ces vastes garages est en béton blanc : les voitures se positionnent au sein d'une enfilade d'arches. Chaque arc est une sorte de demi-portique (si la courbe était complète, ce serait une forme de portique) en console (soit un élément de structure en porte-à-faux) ; sa partie la plus incurvée peut évoquer une portion d'une anse de panier.

 

Ainsi, le voyageur évolue continuellement dans un agréable environnement constitué aussi bien de courbes géométriques que d'ingénieuses réalisations architecturales.

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