Plusieurs moyens de voler

Léonard de Vinci a produit de nombreuses études sur le vol. Il commence par observer les rapaces planer, ce qui lui suggère l’idée de l’avion à ailes oscillantes, l’ornithoptère. Mais, après diverses expériences infructueuses, il abandonne cette idée pour se consacrer aux ailes rigides.

On lui doit aussi le premier croquis d’un parachute, et une sorte de deltaplane en bambou qui, lui, vola effectivement… sur courte distance.

Léonard conçoit enfin l’aéronef à hélice, ou vis aérienne, parfois interprété comme le premier concept d’hélicoptère. Mais il faudra attendre deux siècles pour que l’hélicoïde, une surface s’appuyant sur une hélice et sur un axe, soit formalisé en mathématiques : c’est, avec le plan, la seule surface minimale réglée, c’est-à-dire pouvant être obtenue par déplacement d’une droite dans l’espace. Ce ne sera qu’au début du XX ^e siècle qu’apparaîtra le premier hélicoptère (en fait un multicoptère, qui ressemblait étonnamment à un drone).

L’hélicoptère de Paul Cornu, 1907.

La camera obscura

Il est difficile d’établir une origine précise de la chambre noire, pouvant remonter à des sténopés utilisés au Néolithique. Des traces écrites en ont été trouvées dans un livre chinois du IVe siècle avant notre ère, dans un problème d’Aristote, sur la figure d’un savant byzantin en 555, dans un traité d’optique arabe en 1027… En tout cas, on doit à Léonard de Vinci la première réalisation portative, rapidement employée pour des travaux topographiques ! En 1514, il expliquait ainsi : « En laissant les images des objets éclairés pénétrer par un petit trou dans une chambre très obscure, tu interceptes alors ces images sur une feuille blanche placée dans cette chambre ; mais ils sont plus petits et renversés. »

L’histoire de la photographie est intimement liée à celle de la peinture. Elle a été inventée pour des peintres, par des peintres qui, comme Léonard de Vinci, voulaient apporter des solutions aux problèmes posés par la représentation du monde réel sur une surface plane, notamment la perspective.

in: Codex Atlanticus, Biblioteca Ambrosiana, Milan

Sans pilote, mais pas seulement

Un drone n’a pas de pilote à bord. Son développement a d’abord été militaire et lié à la photo. En effet, après l’échec de torpilles aériennes télécommandées, ce sont les pertes importantes de l’aviation d’observation pendant la Seconde Guerre mondiale qui ont démontré l’intérêt d’engins sans équipage. Un véritable drone est aussi une machine sophistiquée pourvue de capteurs analysant son environnement, capable de prendre seule un certain nombre de décisions. Somme toute, un drone en photographie aérienne est un aéronef télécommandé, doté d’une certaine autonomie, qui filme en altitude… Léonard de Vinci en avait ainsi imaginé tous les ingrédients ! Des archives découvertes récemment laissent en outre penser qu’il en avait imaginé le rassemblement en un système unique.

Dans la réalité de l’époque, le fonctionnement de la majorité des inventions de Léonard de Vinci buta sur des impossibilités technologiques, essentiellement dans le domaine des matériaux et des forces motrices. Mais aujourd’hui encore, la capacité des batteries embarquées sur les drones reste insuffisante…

© Institut des Archives nationales, Lisbonne