
Un concept qui date de deux siècles
Ce concept a été créé par le médecin allemand Samuel Hahnemann
(1755–1843) à une époque où la nature atomique de la matière n'était pas encore établie et où l'on pouvait penser que celle-ci était indéfiniment divisible.
L'idée de base d'Hahnemann était le principe dit de similitude (l'étymologie du terme homéopathie vient du grec homeios qui signifie similaire). Selon Hahnemann, si une substance provoque un symptôme, on peut soigner ce symptôme en administrant la même substance à des doses très faibles, ce qui provoquerait une réaction de défense de l'organisme malade.
Hahnemann propose donc de procéder à des dilutions successives d'un principe actif (éventuellement toxique) jusqu'à l'obtention d'un produit ne causant plus aucun effet indésirable. Un produit homéopathique étiqueté 1 CH (CH signifie centésimale hahnemanienne) a été dilué dans 100 fois son volume d'eau ou d'alcool. Un produit étiqueté 2 CH a été dilué dans 1002 fois son volume.
Les préparations homéopathiques sont couramment diluées jusqu'à 30 CH, soit 10030 (ou 1060). Or on considère généralement qu'à partir de 9 CH, la probabilité d'avoir une molécule du principe actif dans une dose de médicament homéopathique est nulle.
Les tenants de l'homéopathie répondent à ce paradoxe en affirmant que le solvant utilisé pour les dilutions a été « dynamisé » par le principe actif. Hahnemann avait d'ailleurs préconisé de secouer le liquide après chaque dilution afin de le « dynamiser » (les homéopathes appellent ces secousses des « succussions »). Selon les partisans de cette médecine, un liquide ayant subi ces succussions successives garde l' « empreinte » du principe actif, même s'il n'en contient plus aucune molécule. Alors, fausse science ou non ? Beaucoup pensent que les préparations homéopathiques soignent par effet placebo. L'essentiel est sans doute, faute de preuves scientifiques avérées, d'y croire …
Le mal par le mal a tué George Boole
Mary Everest, fille de pasteur et nièce du géomètre éponyme du plus haut sommet du monde, a passé une partie de son enfance en France, à Poissy. Elle y a découvert les mathématiques, dont les rudiments lui ont été enseignés par son précepteur, Monsieur Deplace. C'est à cette époque que son père devient un disciple de Hahnemann, le fondateur de l'homéopathie.
Quand la famille revient en Angleterre un an plus tard, alors qu'elle a 11 ans, Mary est capable d'écrire les sermons de son père. Pourtant, sa scolarité s'arrête. Mary se passionne cependant pour les mathématiques qu'elle apprend à travers les quelques livres de la bibliothèque familiale, elle se pose beaucoup de questions, et son père la présente à George Boole avec qui elle peut progresser. Celui-ci deviendra l'ami qui la console au décès de son père ; cette amitié se transforma en amour, ils se marièrent et eurent cinq filles.
Mais la belle histoire s'arrête là. Car George Boole prend froid, Mary lui inflige un traitement homéopathique, « il faut soigner le mal par le mal ». Elle couche son mari, aspergé d'eau froide entre des draps humides. L'agonie dure 17 jours, George Boole finit par décéder d'une pneumonie.
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