
Le nouvel IMC de Nick Trefethen
Les limites de l'indice de masse corporelle (IMC) proposé par Adolphe Quetelet (voir article page 14) et popularisé par l'Organisation mondiale de la santé sont connues depuis longtemps. L'IMC de combien de grands sportifs, au corps fuselé, dépassent la valeur de 25 considérée comme la limite du surpoids ? Les deux raisons principales en sont la masse musculaire importante dont la densité est bien supérieure à celle des tissus graisseux mais aussi une grande taille.
Selon le professeur Nick Trefehten de l'université d'Oxford, l'IMC surestime en effet très nettement le surpoids des personnes de grande taille. Aussi propose-t-il la formule I= 1,3 x P/T2,5 où P désigne le poids exprimé en kilogrammes et T la taille mesuré en mètres. La normalité avec cet indice est préconisée dans l'intervalle [18,5 ; 25].
Que penser de cette formule ? Le facteur 1,3 ne joue évidemment aucun rôle. Son but est seulement de faire en sorte que ce nouvel indice se retrouve dans des valeurs analogues à l'ancien. En revanche, l'exposant 2,5 modifie les choses. Quetelet avait bien remarqué que, « si l'homme croissait également dans toutes ses dimensions, les poids seraient aux différens âges comme les cubes des tailles » mais il avait perçu que ceci ne correspondait en rien à la réalité. En revanche, l'exposant 2 qu'il propose est certainement trop faible.
S'il s'avérait que l'indice proposé par Nick Trefethen est plus conforme à la réalité, certaines préconisations de l'OMS deviendraient caduques. On en imagine les conséquences quand on sait le nombre de traitements préventifs basés sur l'IMC. En revanche, l'indice de Nick Trefethen ne tient pas compte lui non plus des caractéristiques liées à la musculature.
Le virus Zika et son modèle de développement
Le rôle des mathématiques, c'est aussi d'étudier la prolifération des causes de maladies. Un virus peu connu s'est considérablement propagé, en particulier au Brésil où on a dénombré en 2015 plus d'un millions de cas confirmés. Il est (probablement) véhiculé par les moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus, ceux-là même qui transmettent la dengue et le chikungunya. Vingt départements français sont (légèrement) touchés. Il s'attaque violemment aux femmes enceintes, au point qu'un pays comme la Colombie a déconseillé de concevoir des enfants pendant les premiers mois de 2016.
Le modèle de transmission est peu connu, mais il est établi qu'il n'y a pas de contamination d'un être humain à un autre.
L'IMC des mannequins en question
Dans le but de lutter contre l'anorexie, un nouveau délit d'incitation à la maigreur excessive a été voté en 2015 par l'Assemblée nationale. Dans le cadre de la « loi de Santé » présentée par la ministre Marisol Touraine, l'exercice d'une activité de mannequin est dorénavant interdit à toute personne dont l'indice de masse corporelle est inférieur à 18 kg/m2.
Les tests peuvent aussi tuer
L'utilisation de tests pour valider la commercialisation d'un médicament est évidemment recommandée. Les mathématiques, et plus précisément les statistiques, servent alors à déterminer son efficacité et ses dangers.
Mais le test lui-même peut être dangereux. C'est la raison pour laquelle l'ANSM (Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé) doit donner l'autorisation pour ces essais cliniques. Elle en sous-estime parfois les risques. Ce fut récemment le cas, en janvier 2016, lors d'un essai clinique de phase 1 (servant à étudier la toxicité d'une molécule) qui s'est déroulé à Rennes sur 90 personnes, commandité par Bial, un laboratoire portugais. Il a causé la mort d'un volontaire sain, tandis que quatre autres personnes ont dû être hospitalisées.
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